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30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 12:51

Encouragés par cette première expérience réussie dans le Massif du Cilo nous voulions maintenant explorer l’autre îlot montagneux du sud-est de la Turquie, le Sat. Plus à l’est c’est à dire aussi plus près des frontières iraniennes et irakiennes, zone très surveillée par l’armée turque, les rebelles kurdes devant se trouver de l’autre côté de ces lignes. Arrivés à Yuksekova et afin de ne pas perdre de temps à chercher une  vaine autorisation comme nous l’avions fait à Hakkari, nous avons directement demandé à un chauffeur de taxi de nous rapprocher du massif en nous conduisant à Çevre, village ou lieu-dit devant nous servir de point de départ pour accéder à la vallée du Sat (voir carte).

 

Notre Eldorado ne se situe qu’à quelques dizaines de kms de Yuksekova, pourtant les habitants ne connaissent pas ou peu cet endroit.  Ainsi c’est carte et l’appui et avec l’un de nous en copilote que le chauffeur nous y conduit.

La végétation alentour nous a étonné par sa verdure, nous nous attendions à des tapis d’herbes grillées mais nous avons plutôt trouvé des guirlandes d’arbustes verts sur les flancs de montagnes.

 

Sur le trajet le chauffeur demande régulièrement des indications aux habitants, ces derniers paraissent surpris par sa demande comme si on cherchait la grotte du Dahu. A quelques mètres de l’embranchement qui emmène à la vallée du Sat, une dernière maison et un de ces habitants que l’on questionne : il se montre très réservé et nous conseille de nous signaler à la caserne militaire perchée sur un ressaut à flanc de colline.

 

Il nous a pas fallu longtemps pour comprendre que notre vadrouille s'arrêtera là : les militaires sont sans  équivoque : « Il faut partir, il est interdit de circuler dans ces montagnes, c’est truffé de terroristes » . Mais c'est sur le chemin du retour que notre interaction avec les militaires sera beaucoup plus vive et énergique. Nous nous faisons arrêtés sur un barrage militaire que nous avions pourtant passé sans peine à l’allée. Le fait de venir de la direction frontalière suffit à nous arrêter semble –t-il. L’arrêt ne se limitera pas à un simple contrôle d’identité, nous sommes conduit au poste. S’en suivit une fouille du véhicule et de nos sacs (mais après avoir déballé une demi-douzaine de paires de chaussettes et vérifié le contenu de nos paquets de soupes déshydratées, ils se découragèrent), un interrogatoire d’une bonne demi-heure en anglo-turc avec le commandant, et un énième relevé d’identité. Nous en profitons pour demander du plus innocemment possible si le massif du Çilo est aussi interdit d’accés. Roulement d’yeux du militaire et regard furibond : « Terror ! », « c’est dangereux et interdit «, nous acquiesçons…

 

Nous ne passerons pas une nuit à Yuksekova, nous avons pour ordre de déguerpir de la région dans les heures qui suivent.

 

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Çilo Sat'ourne!

Le film!

 

Sorry, je l'enlève pour qu'il reste exclusif jusqu'au 25 octobre prochain. Date des rencontres Expé à Grenoble.

Vu à la télé kurde