Deux lacs comme point de départ de la réflexion
Dernière journée, Thomas et Alex partent vers le nord-ouest ou une crête herbeuse leur permet de basculer sur les renforts extérieurs du massif. Derrière les renforts rocheux de Mir Hamza, se trouve un premier lac précédemment repéré sur Google Earth. De là un deuxième lac se dessine qu’ils rejoindront en une petite heure.
De l’or bleu dans un écrin vert. Ces deux lacs d’une surface honorable sont encore bien remplis en cette date avancée dans l’été. Ils témoignent des ressources hydrauliques certaines dans le massif. En effet à ces lacs qui alimentent un torrent s’ajoute le torrent de Mergan généré au moins par la fonte des glaciers, si ce n’est par une nappe phréatique. Ces deux flux se rejoignent en dessous du camp de Mergan et se jettent dans la rivière qui longe le massif sur sa partie ouest et traverse Kirig Dag.
Une ressource convoitée
Cette ressource en eau dans une région plutôt aride a bien sûr été remarquée. Au dessus du village de Kirig Dag au début de la piste qui monte à Mergan, un imposant chantier visant apparemment à canaliser l’eau du torrent pour certainement l’exploiter était entamé. La population kurde locale ignorait semble-t-il le but de cet aménagement. La non-participation des locaux dans ce projet laisse penser que les fruits de cet investissement ne leur est pas destiné. Ce chantier était ainsi regardé d’un œil méfiant par la population locale qui y préssentait une nouvelle exploitation de leurs richesses au profit de lointains intérêts turcs. Hamza, très critique, sur le sujet nous demandera d’ailleurs ce que nous pensons de ce chantier pour son reportage.
La maîtrise des ressources en eau, un outil de contrôle?
Au delà de la vallée de Kirig Dag nous observerons plusieurs grands chantier d’aménagement de la sorte tel que:
- Le contrôle des réserves d’eau pour la production d’énergie ou pour constituer des réserves, l’eau est un enjeu majeur dans cette région. (importants barrages dans la région de Yusekova)
- L’ impressionnant développement du réseau de transport, (construction et élargissement de routes observés particulièrement dans la région de Yusekova).
Dans un territoire aussi vaste, ramifier et relier cette région--éloignée des centres administratifs et politiques-- au reste du territoire et y investir est un moyen de garder le contrôle. Cela lui permet en effet de légitimer et consolider sa main mise sur cette zone. C’est donc un enjeu crucial pour la Turquie.