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8 octobre 2012 1 08 /10 /octobre /2012 14:18

Enfin!

Le récit de cette aventure dans ces montagnes à visage humain!

 

 

 

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18 juin 2012 1 18 /06 /juin /2012 00:40

L'expédition n'a pas eu seulement un intérêt alpinistique et "ethnologique",  à la découverte des parois calcaires et des bergers Kurdes, mais aussi botanique, avec de splendides prairies fleuries vers 2800-3000 m et glaciologique, avec encore des glaciers importants quoique en retrait accéléré. Ces montagnes calcaires du Cilo, culminant à seulement 4150 m, comportent en effet de beaux glaciers malgré les températures estivales caniculaires et la sécheresse absolue que nous avons constatées. Qu'on en juge : près de 38°C l'après-midi dans la ville de Hakkari pourtant perchée à 1800 m d'altitude dans les contreforts du massif, un isotherme 0°C à plus de 5000 m durant plusieurs mois et aucun regel nocturne à 3500 m l'été (même si la neige reste dure en permanence, étant recouverte de poussière, sans doute en provenance du désert irakien à seulement quelques centaines de kilomètres au sud).


Pourtant le massif est encore doté de beaux appareils glaciers blottis sur ses versants nord, avec une ligne d'équilibre actuellement localisée sans doute aux environs de 3600 m, restant malgré tout très basse pour la région. Les hivers doivent donc être très enneigés dans le Kurdistan pour compenser de telles fontes l'été ! Le glacier le plus important reste celui du Suppa Durek, dont le front s'arrête actuellement aux alentours de 3000 m alors que des photos plus anciennes (1900) tendraient à prouver une altitude minimale de 2500 m il y a quelques décennies. Les rochers polis et lacs de moraine troubles témoignent d'un recul rapide et important. Début août 2011 les deux tiers de la surface du glacier étaient déjà complètement à vif, parcourus de dizaines de bédières à gros débit mettant en évidence un bilan de masse déjà très négatif plusieurs semaines avant la fin de la saison de fonte. De quoi être pessimiste sur l'avenir à court terme de ces glaciers.

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17 mai 2012 4 17 /05 /mai /2012 13:45

A Mergan, le jour de notre retour, Polat et le chauffeur arrivèrent avec un peu d’avance, ils étaient accompagnés d’un ami journaliste de Polat, Hamza, désireux de réaliser un petit reportage sur le camp de Mergan et notre visite. Les questions tournèrent bien sûr autour de la nation kurde et de leur combat. Le camp kurde traditionnel de Mergan fût aussi l’objet de son reportage et comme remarqué lors de la fête de la tonte les bergères se prêtèrent volontiers au jeu de la caméra. Un brin intimidées lorsque le cache tombe, elles s’agaillardissèrent rapidement, et c’est spontanément qu’elles entonnèrent un air kurde en battant le yaourt… comme si elles étaient accoutumées à ce rôle…

En effet, comme nous en avons parlé précédemment, les kurdes ont conscience que pour exister en tant que nation un jour il faut déjà exister comme groupe culturel. Ce n’est pas la spécificité de la culture kurde qui est en doute, mais la pérennité de cette culture, dont la question se pose légitimement. Pour exemple, la langue kurde n’est même pas enseignée à l’école dans des régions ou la population est kurde a plus de 90%. Dans les librairies, on ne trouve aucun dictionnaire kurde, aucun ouvrage sur la langue kurde…

 Comme « contre-enseignement » ou contre-information, les kurdes ont internet qui abrite un réseau d’information et des chaines de télévision. Ce réseau diffuse largement  des tranches de chants kurdes, clips et vidéos de festivités traditionnelles.

Et nos bergères de Mergan dans tout cela ? Et bien comme tous kurdes qui se respectent, elles ont conscience de faire vivre les traditions, elles n’en sont pas à leur premières séances de shooting : les appareils photos gros calibres s’invitent occasionnellement à Mergan lors des réunions festives.

 

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28 avril 2012 6 28 /04 /avril /2012 18:09

S’en suit un interminable périble sur les routes du sud au nord, de l’est turc. Quatre heures de dolmus jusqu'à Van, dix heures de bus de nuit pour rallier Trabzon, et enfin une série de dolmus pou rejoindre la "Suisse turque", le Kaşkar. Changement de décor: conifères, prairies d'alpage, troupeaux de vaches laitières et même une version de raclette comme spécialité locale.

P1040093

 

 

Pas une minute à perdre, 2 jours après avoir quitté Hakkari et Yusekova, nous montons notre camp au pied des versants nord des monts Kaşkar sous un crachin breton. Nouveau décor et nouveau climat aussi : brouillard humide et persistant, météo instable. Ici c’est en chaussettes et gore-tex que nous avalons nos soupes.  Seul point commun avec la région du Çilo, ces fleurs multicolores qui tapissent les alpages.

2011 07 08 Turquie 496 (Large)

Un repérage nous permettra d’identifier quelques voies d’ascension et escalades envisageables.

 

La météo se montrera coopérative : la journée, le brouillard humide et dense se couchera dans la vallée pour ne nous envahir qu’à la fin d’après midi.

  • Le lendemain nous tenterons de suivre une arête pour atteindre une antécime du mont Kaşkar. Un rocher délité et une cassure du fil de l’arête que nous ne pouvions observer de plus bas nous stopperont.
  • Ascensions du principal glacier du Kaşkar. Rongé à vif, une partie basse qui perd en volume sous les attaques du soleil et donc se raidit. Une partie haute moins pentue mais très crevassée. Les rares glaciers qui subsistent encore semblent disparaitre à grande vitesse. 
  • Nous accèderons au sommet du Kaşkar par la voie nord-est : un itinéraire serpentant dans les couloirs d’éboulis et des piles d’assiettes instables.
  • Bien sûr nous avons fait le tour des lacs environnants, bleus sombre et argentés, la spécialité de la région.

 

Les paysages du Kaşkar, tour à tour mystérieux dans la brume et éclatants dans la lumière sont du bonheur pour photographes . Le potentiel du rocher en matière d’escalade nous paraît cependant limité car trop instable. En revanche les faces nord promettent quelques belles voies en neige et glace pour l'hiver.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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28 avril 2012 6 28 /04 /avril /2012 17:49

Nous rejoignons les rues poussiéreuses d’Hakkari en début de soirée. La fin du Ramadan vient d'être annoncée, les rues, les restaurants sont alors bondés. C’est la fin du jeûne et des familles entières investissent les rues joncées de stands vendant toutes sortes de victuailles, figues séchées, boulettes de tomates au boulgour…nous réussissons non sans mal à trouver une table libre où dîner avec Polat et sa petite équipe. Une paire d’heures plus tard, aussi soudainement qu’elle est montée, l’animation retombe et les rues redeviennent désertes. Pendant les deux jours et demi de notre second passage à Hakkari, la ville vivra au rythme des horaires du jeûne et des prières... et nous aussi.

 

Les rues d'Hakkari

P1030985

 

La population de Hakkari est quasiment 100% kurde, et les kurdes sont majoritairement de religion musulmane de la branche sunnite.

Le retour à Hakkari si c'est le temps d'une douche et d’un repas copieux, est aussi l’heure du dilemme concernant  la suite du programme :

  • se ravitailler et retourner dans le massif du Çilo, achever Mir Hamza ou bien essayer d’atteindre la partie sud-est du Çilo.
  • découvrir la vallée située derrière les remparts du Reşko que nous observions du camp.
  • tenter une exploration sur l’autre ilot montagneux du sud est de la Turquie, le mystérieux Sat.
  • nous rendre dans le Kaşkar qui était originellement le plan de secours.

 

En soirée, à Hakkari

 P1030998

 

Encouragés par cette première expérience réussie dans le massif du Çilo, nous optons pour le massif du Sat : ce massif se situe plus à l’est c’est à dire aussi plus près des frontières iraniennes et irakiennes, zone très surveillée par l’armée turque.

Nous partons à Yüksekova. Afin de ne pas perdre de temps à chercher une vaine autorisation ou information sur l’accès aux montagnes comme nous l’avions fait à Hakkari, nous demandons sitôt arrivés à un chauffeur de taxi de nous rapprocher du massif en nous conduisant à Çevre, village ou lieu-dit devant nous servir de point de départ pour accéder à la vallée du Sat, nous serions au pire stoppés par un barrage militaire. C’est cette expérience que nous vivrons à quelques mètres du dernier tronçon de route qui mène à Çevre.

Les militaires seront sans équivoque : « Il faut partir, il est interdit de circuler dans ces montagnes, c’est truffé de terroristes ». Après un semblant d’interrogatoire en anglo-turc qui avait plus pour but de nous impressionner que de nous soutirer des informations, et une fouille rapidement découragée de nos nombreux sacs. Nous avons pour ordre de déguerpir de la région dans les heures qui suivent. "Tammam*", nous avons déjà le Kaşkar en ligne de mire.

 

Voir articles "Accés au massif du Çilo et du Sat""Accés au massif du Çilo et du Sat (suite) et"Accés au massif du Çilo et du Sat, conclusion"

 

 *Tammam (mot turc): "d'accord"

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24 avril 2012 2 24 /04 /avril /2012 22:34

Deux lacs comme point de départ de la réflexion

Dernière journée, Thomas et Alex partent vers le nord-ouest ou une crête herbeuse leur permet de basculer sur les renforts extérieurs du massif. Derrière les renforts rocheux de Mir Hamza, se trouve un premier lac précédemment repéré sur Google Earth. De là un deuxième lac se dessine qu’ils rejoindront en une petite heure.

De l’or bleu dans un écrin vert. Ces deux lacs d’une surface honorable sont encore bien remplis en cette date avancée dans l’été. Ils témoignent des ressources hydrauliques certaines dans le massif. En effet à ces lacs qui alimentent un torrent s’ajoute le torrent de Mergan généré au moins par la fonte des glaciers, si ce n’est par une nappe phréatique. Ces deux flux se rejoignent en dessous du camp de Mergan et se jettent dans la rivière qui longe le massif sur sa partie ouest et traverse Kirig Dag.


Une ressource convoitée

Cette ressource en eau dans une région plutôt aride a bien sûr été remarquée. Au dessus du village de Kirig Dag au début de la piste qui monte à Mergan, un imposant chantier visant apparemment à canaliser l’eau du torrent pour certainement l’exploiter était entamé. La population kurde locale ignorait semble-t-il le but de cet aménagement. La non-participation des locaux dans ce projet laisse penser que les fruits de cet investissement ne leur est pas destiné. Ce chantier était ainsi regardé d’un œil méfiant par la population locale qui y préssentait une nouvelle exploitation de leurs richesses au profit de lointains intérêts turcs. Hamza, très critique, sur le sujet nous demandera d’ailleurs ce que nous pensons de ce chantier pour son reportage.

 

La maîtrise des ressources en eau, un outil de contrôle?

 Au delà de la vallée de Kirig Dag nous observerons plusieurs grands chantier d’aménagement de la sorte tel que:

 

  • Le contrôle des réserves d’eau pour la production d’énergie ou pour constituer des réserves, l’eau est un enjeu majeur dans cette région. (importants barrages dans la région de Yusekova)
  • L’ impressionnant développement du réseau de transport, (construction et élargissement de routes observés particulièrement dans la région de Yusekova).

Dans un territoire aussi vaste, ramifier et relier cette région--éloignée des centres administratifs et politiques-- au reste du territoire et y investir est un moyen de garder le contrôle.  Cela lui permet en effet de légitimer et consolider sa main mise  sur cette zone. C’est donc un enjeu crucial pour la Turquie.

 

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24 avril 2012 2 24 /04 /avril /2012 22:21

La fin de notre séjour à Mergan approche. Dans quelques heures, l’aventureuse 406 et son chauffeur rejoindront le camp de Mergan pour nous descendre à Hakkari.

 

Une journée plus courte mais dédiée à un projet non moins ambitieux : il s’agit en effet de rapidement démonter le camp afin d’épargner une grosse après-midi qui sera consacrée aux dernières explorations, qu’elles soient culturelles pour Barbara ou géographiques pour Alex et Thomas.

 

A le découverte des lacs 

3 heures plus tard, il ne reste qu’un empilement de sacs sur l’herbe aplatie de notre camp. Thomas et Alex partent vers le nord-ouest ou une crête herbeuse leur permet de basculer sur les renforts extérieurs du massif. Derrière les renforts rocheux de Mir Hamza, les reliefs tapissés d’herbe sont nettement plus arrondis. Malgré les jambes fatiguées de la veille, les sacs légers et le terrain beaucoup plus facile amènent Thomas et Alex à dérouler sur une distance intéressante.

 

Les dernières heures dans la vie du camp

Ce paysage doux et uniforme contraste avec les couleurs tranchées et les géométries anguleuses du cœur massif. Ils atteignent un premier lac précédemment repéré sur Google Earth. De là un deuxième lac se dessine qu’ils rejoindront en une petite heure. De l’or bleu dans un écrin vert. Ces deux lacs d’une surface honorable (voir photo) sont encore bien remplis en cette date avancée dans l’été. Ils témoignent des ressources hydrauliques certaines dans le massif. En effet, à ces lacs qui alimentent un torrent s’ajoute le torrent de Mergan probablement généré par la fonte des glaciers. Ces deux flux se rejoignent en dessous du camp de Mergan et se jettent dans la rivière qui longe le massif sur sa partie ouest et traverse Kirig Dag. Voir article "l'Or bleu"

 

Dans la vallée de Mergan, Barbara passera sa dernière journée avec les kurdes : échanger, s’imprégner encore de ce mode de vie. Le Ramadan a commencé depuis 2  jours. Sous cette chaleur accablante et sans hydratation, les activités deviennent encore plus laborieuses. Aux heures creuses de l’après-midi, on s’abrite dans les tentes et on se rafraîchit le visage avec cette eau interdite à la consommation tant qu’il fait jour. Les enfants sont dispensés du jeune même s’ils essaient de jouer le jeu... à moins qu’ils ne jouent avec le jeûne: ils font semblant d’ingurgiter des aliments, avalent une gorgée d’eau puis la recrachent, titillent cette règle comme pour mieux en appréhender les contours et s’y préparer.

 

Polat et le chauffeur arrive avec un peu d’avance, ils sont en effet accompagnés d’un ami journaliste de Polat, Hamza, désireux de réaliser un petit reportage sur le camp de Mergan et notre visite. Les questions tournent bien sûr autour de la nation kurde et de leur combat.  Le camp kurde traditionnel de Mergan est aussi l’objet de son reportage et, comme remarqué lors de la fête de la tonte, les bergères se prêtent volontiers au jeu de la caméra. Un brin intimidées lorsque le cache tombe, elles s’agaillardissent cependant rapidement, et c’est spontanément qu’elles entonnent un air kurde en battant le yaourt…  Voir article "sous les flashs"

 

Une demi douzaine chansons kurdes plus tard, les silhouettes de Thomas et Alex se détachent de l’horizon. Il va falloir se dire au revoir.

 

Des marches éprouvantes sur les pentes compliquées aux rimailles béantes, c’est le moment des adieux que nos avons le plus détesté.

 

 

 

 

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11 mars 2012 7 11 /03 /mars /2012 16:29

Sur le compte de Barbara Satre, lin ci-dessous:

link

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7 mars 2012 3 07 /03 /mars /2012 09:59

En 1996, les femmes rejoignant la guérilla kurde du PKK décident de créer leur propre armée, totalement indépendante de celle des hommes. Ce film de Erwann Briand retrace le parcours de 6 femmes combattantes.

 

Affiche de 'Les Femmes du mont Ararat'

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5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 00:22

Suite à une discussion via Face Book, Emrah partager cette vidéo de Mergan tournée lors de la fête de la tonte cet été. 

Vous verez qu'il ne s'agit pas seulement de tondre les moutons mais aussi et peut être de plus en plus de célébrer les tradtitions kurdes. Donc entre deux coups de ciseaux, on se régale de viande grillée et on écoute les chants kurdes.

Vidéo envoyée par Emrah Adiyaman qui rappelle de beaux souvenirs

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L'équipe

Çilo Sat'ourne!

Le film!

 

Sorry, je l'enlève pour qu'il reste exclusif jusqu'au 25 octobre prochain. Date des rencontres Expé à Grenoble.

Vu à la télé kurde